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Que foot-ils ? Laurent DELAMONTAGNE : "A l'époque, il fallait vingt matchs en une saison pour signer pro..."


Rédigé le Mercredi 10 Mai 2017 | Lu 3460 commentaire(s)

Ailier révélé au Stade Rennais à la fin des années 80, Laurent Delamontagne a vécu l'apogée de sa carrière à l'OL, avec à la clé une deuxième place en championnat de France en 1995. Basé à Valence, où il a mis un terme à sa carrière pro en 1999, le Breton a pris du recul avec le monde du football.


Laurent Delamontagne continue à jouer au ballon avec les anciens de l'OL (crédit : effa-foot.fr)
Laurent Delamontagne continue à jouer au ballon avec les anciens de l'OL (crédit : effa-foot.fr)
Laurent Delamontagne, tu deviens quoi ?
"J'habite à Valence, dans la Drôme, où je suis cogérant d'une société de communication depuis douze ans."

Comment s'est passée la transition entre le monde professionnel et votre vie actuelle ?
"J'ai continué en amateur et puis, par l'intermédiaire du foot, j'ai travailél dans un magasin où je gérais l'informatique. La société a disparu et j'ai pu créer la mienne. J'avais dû passer mon Bac et suivre une formation de deux ans et demi."

Visiblement, tu as trouvé votre point de chute !
"Oui, ayant fini ma carrière pro à Valence et qu'on s'était plu à Lyon et à Valence, le choix était logique."

Débuter en pro à Rennes, le club qui t'a formé, a dû être une expérience formidable...
"Oui, d'autant que pour signer pro, il fallait aligner vingt matchs en une saison. C'était compliqué car à l'époque, il n'y avait que treize joueurs sur les feuilles de match. Pour ma dernière année de stagiaire, j'ai pu disputer vingt-six matchs. Devenir footballeur professionnel était l'accomplissement d'un rêve."

Et tu t'es êtes imposé sur l'aile...
"Au début, j'étais surtout ailier gauche. On jouait en 4-4-2, je tournais autour de l'attaquant et je pouvais plonger sur le côté. Je n'étais pas un joueur axial. Tout dépendait de l'équilibre de l'équipe, les systèmes de jeu étaient différents mais je faisais souvent des appels par-dessus les latéraux."

En quittant Rennes pour Lyon en 1992, tu as eu le sentiment de "monter en gamme" ?
"Après être descendu en D2 avec Rennes, j'avais une clause dans mon contrat et trois choix se sont présentés : Sochaux, Valenciennes et Lyon. Mon choix s'est porté sur le club le plus ambitieux, celui qui me permettrait de progresser. Je sentais qu'il y avait plus de potentiel à l'OL. Le club était remonté depuis quelques années, il y avait déjà un grand stade et des jeunes prometteurs."

1995, la cuvée des Giuly, Deplace, Maurice, Olmeta, Amoros...

Que retiens -tu de cette fameuse saison 1994-1995 où vous finissez à la deuxième place ?
"Collectivement, c'était ma plus belle saison. Tout le groupe était porté. Il y avait un bon équilibre entre les anciens comme Pascal Olmeta, Jean-Luc Sassus ou Manuel Amoros et les jeunes comme Franck Gava, Sylvain Deplace, Eric Roy, Florian Maurice et Ludovic Giuly. D'un point de vue individuel, ça a été un peu compliqué. J'ai subi une grosse entorse à la cheville, je suis revenu trop tôt et je me suis reblessé. J'ai manqué plusieurs mois."

Nantes était-il vraiment intouchable ?
"Les Nantais ont perdu leur premier match à la trente-troisième journée ! Japhet N'Doram, Patrice Loko, Nicolas Ouédec, Christian Karembeu... Cette équipe était fantastique. Nous, on s'accrochait. On est tout de même resté invaincu à domicile et on a fait deux fois nul contre Nantes."

Cette saison record, vous l'aviez sentie arriver ?
"Disons que tout était parti de la saison précédente, qui était la première de Jean Tigana. On était passé de quatorzième en décembre à huitième en fin de saison. Dans la continuité, avec un effectif quasiment inchangé, on a senti qu'il se passait quelque chose."

Quel est ton plus beau but ?
"Un but contre Sochaux, une reprise de volée qui a figuré sur le CD des cent plus beaux buts de l'OL. Surtout, c'est le but qui signe une victoire un à zéro."

Pourquoi être parti du club en 1995 ?
"J'étais en fin de contrat et les discussions n'ont pas abouti. Angers m'a contacté. J'étais presque en fin de carrière et le club avait le projet de remonter en D1. Ca s'est mal passé. Il y avait de l'ambition mais pas d'équipe. Si on ajoute à cela cinq joueurs sérieusement blessés en début de saison..."

Fin de carrière heureuse à l'ASOA Valence

Valence a été un coup de coeur ?
"Oui, le groupe était très sympa. L'ambiance était bonne. J'y ai passé plusieurs saisons pleines. On avait le plus petit budget de D2 et on a réussi à finir huitième. Il n'y avait pas d'ambitions démesurées et le club était content d'être aussi haut."

Tu as eu la chance de jouer contre ton frère Patrick, puis d'évoluer avec lui sous les couleurs rennaises...
"Exact, on a joué l'un contre l'autre quand il était à Laval. Plus tard, jouer trois ans ensemble, c'était un rêve inespéré. Je ne pensais pas qu'il reviendrait à Rennes. Il avait signé trois ans à l'OM de Bernard Tapie et il avait déjà 31 ans mais il n'y sera resté qu'un an. Avec mon frère, on jouait dans la même zone, vu qu'il jouait en "dix". L'entente a très vite fonctionné. C'était un peu à l'instinct. Patrick, c'était un modèle pour moi."

En même temps, vous avez dû jouer plus d'une fois ensemble, plus jeunes !
"Non car il était parti très tôt à Laval et nous avons neuf ans d'écart. Laval n'était qu'à soixante-dix kilomètres de Rennes. Mais à l'époque, c'était loin !"

Valence n'étant qu'à cent kilomètres de Lyon. Tu reviens souvent ?
"Oui, deux ou trois fois par an. Il y a quelques mois, on a monté une association d'anciens joueurs de tous âges. Je revois d'anciens coéquipiers qui ont aujourd'hui plus de soixante ans, déjà !"

Que penses tu du Parc OL ?
"Je l'ai visité il y a deux mois. J'étais également invité pour le dernier match à Gerland et le premier au Parc OL. C'est un stade extraordinaire, digne d'un grand club. Toutes les infrastructures sont super. Maintenant, il faut des résultats, c'est indispensable."

L'OL y parviendra-t-il ?
"La concurrence est de plus en plus dure. Tout le monde veut être en haut. Sans parler de Paris, qui est au-dessus, l'OM a un beau projet, Bordeaux revient bien, Lille a été racheté et Monaco est performant. En étant propriétaire de son stade et avec un bon centre de formation, l'OL a un petit peu d'avance, donc il n'y a pas de raison."

Propos recueillis par Fabrizio Miccolo

Laurent Delamontagne
Né le 9 octobre 1965 (51 ans) à Rennes
Taille : 1,71 m
Poste : ailier
Parcours junior : La Bouëxière (1973-1979), Rennes (1979-1986)
Parcours professionnel : Rennes (1986-1992), OL (1992-1995), Angers (1995-1996), Valence (1996-1999)




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