OL INFO - Ou est passé le losange ?

Vous vous souvenez du 4-4-2 losange?
C'est avec cette animation que l'Olympique Lyonnais avait réussi à remporter huit de ses neuf derniers matchs de championnat (neuf victoires sur les dix dernières journées en tout mais l'OL avait évolué en 4-3-3 au début de cette série contre Caen), ce qui lui avait permis d'arracher la troisième place qualificative pour la Ligue des Champions. Cette tactique ne faisait que des heureux, ou presque.
Dans l'axe, Memphis s'était métamorphosé. Le Néerlandais ne s'est d'ailleurs pas caché au moment d'affirmer qu'il attendait depuis longtemps de jouer dans cette position. Il l'a encore rappelé la semaine dernière : "C'est vrai qu'en jouant numéro 10 ou attaquant, j'ai plus de liberté pour m'épanouir''.
Bertrand Traoré s'en était également donné à cœur joie avec six buts et trois passes décisives lors des neuf derniers matchs. Lui aussi a affirmé préférer jouer dans l'axe que sur l'aile droite où son jeu est stéréotypé.

Au cœur du jeu, libre d'écouter son inspiration, le talent de Nabil Fekir est exploité au maximum.
Comme Maxime Gonalons avant lui, Lucas Tousart est beaucoup plus efficace quand il est seul devant la défense. Il peut alors se contenter de s'appuyer sur ses qualités : courir, récupérer le ballon et le donner à un joueur à proximité.
Cette tactique garantit une place de titulaire à Houssem Aouar et à Tanguy N'Dombélé. Même si ce schéma nécessite notamment de leur part un travail tactique pointu, ce rôle de relayeur leur permet de mettre en exergue leurs capacités à casser les lignes, par la passe pour le premier et par les courses verticales pour le second.
Finalement, le perdant était le seul Mariano, condamné à un rôle de doublure du duo Memphis-Traoré.
Avec l'effectif actuel, le 4-4-2 losange mettrait en concurrence Bertrand Traoré et Moussa Dembélé pour une place de titulaire en pointe avec Memphis. Alors que Martin Terrier et Maxwel Cornet devraient se contenter du rôle de jokers. Pas illogique étant donné le statut des uns et des autres.

Depuis le début de cette saison, l'OL n'a évolué qu'une seule fois en 4-4-2 losange, lors de la première journée devant Amiens. Lyon a ensuite débuté à Reims et devant Strasbourg en 4-3-3, avant d'opter pour le 4-2-3-1 avec le retour de Fekir devant Nice et à Caen. Soucieux de mettre son capitaine dans les meilleures conditions, Bruno Genesio souhaite également que ses couloirs soient mieux protégés en phase défensive. Le 4-3-3 ou le 4-2-3-1 étant paraît-il mieux adapté aux exigences du très haut niveau.
Sauf que rien n'interdisait le coach d'installer le 4-4-2 losange pour les matchs de championnat et d'éventuellement rebasculer en 4-3-3 ou 4-2-3-1 à City. A trop se focaliser sur un match à priori perdu d'avance, l'OL en a oublié l'essentiel : bien lancer son championnat.

Le 4-4-2 losange a malgré tout un inconvénient majeur à cette époque de la saison : il n'est pas adapté à l'effectif. Dans ce schéma, le trio Tousart-Aouar-N'Dombélé aurait peine à trouver des remplaçants : Pape Cheikh Diop, qui reste malgré sa bonne prestation devant Strasbourg encore une énigme, et Jordan Ferri, zéro minute au compteur cette saison. Or, avec des matchs tous les trois jours, la nécessité de tourner est une évidence, d'un match à l'autre ou au cours d'un même match.
Pour évoluer toute la saison en 4-4-2 losange, l'OL aurait dû recruter au moins deux milieux de terrain supplémentaires. Bruno Genesio l'a-t-il réclamé à ses dirigeants ?
Si oui, l'incohérence d'avoir abandonné le 4-4-2 losange ne peut lui être totalement imputée. Même si les matchs de préparation nous avaient franchement donné envie de découvrir le jeune milieu Maxence Caqueret…

Julien Huët