Gerard, tout d'abord expliques nous ton rôle au sein de l'Olympique Lyonnais ?
"Je suis le responsable du recrutement des jeunes. Ce qui inclue la préformation et la formation. Je coordonne une équipe de quinze observateurs qui se décomposent en trois axes. Le premier est le national, le deuxième le régional et enfin le dernier l'administratif. Je dois donc chapeauter et mettre du liant entre ces trois parties pour faire des choses cohérentes. J'aime prendre l'avis de tous, les recruteurs mais aussi les éducateurs. Mais s'il le faut, je peux être amener à trancher et prendre la décision ou non de recruter un joueur."
L'OL est aujourd'hui un des fleurons de la formation française et européenne, comment s'inscrit le recrutement dans cette réussite atypique ?
"La clé c'est l'inter-relation entre les recruteurs et les éducateurs. Pour moi la cellule recrutement doit être intégrée ou au moins être en étroite collaboration avec la cellule pédagogique et sportive. Cela permet de cibler les besoins en terme de profil, mais aussi de mieux faire accepter les joueurs arrivants au club. Car il s'agit d'un point essentiel. Le joueur recruté doit se faire accepter par le groupe. Il s'agit en partie du rôle de l'éducateur, mais aussi lié à sa personnalité. L'autre point est qu'il doit faire partie des meilleurs joueurs de la promotion pour être légitime auprès de ses futurs partenaires."
Le club a promu de nombreux joueurs dans le groupe pro depuis les années 90, dernièrement surtout. Mais il y en a aussi beaucoup d'autres qui sont allés dans d'autres clubs professionnels. Est-ce aussi une satisfaction pour toi ?
"Il est évident que nous travaillons pour le club. Lorsqu'un jeune devient pro chez nous et qu'il joue nous, sommes heureux. Néanmoins, sur une génération, nous savons pertinemment que tous ne pourront évoluer avec l'équipe première. Notre rôle est donc d'investir sur le potentiel du joueur. Nous passons d'un projet collectif sur les jeunes catégories à un projet individuel en grandissant, où là nous accompagnons le jeune vers un métier, celui de footballeur professionnel. Nous lui donnons apportons donc des compétences techniques et tactiques, mais aussi tous les éléments invisibles, comme la récupération, l'alimentation. En fin de compte lorsqu'un garçon signe professionnel, notre objectif de formation est accompli, même si on sait très bien que l'on travail pour d'autres clubs qui vont récupérer les joueurs qui n'ont pu poursuivre chez nous. Mais cela reste une fierté pour nous. Par exemple, je suis très heureux de voir Alassane Plea évoluer à Nice chaque semaine. J'essaye aussi de suivre les autres dans leur parcours."
"Je suis le responsable du recrutement des jeunes. Ce qui inclue la préformation et la formation. Je coordonne une équipe de quinze observateurs qui se décomposent en trois axes. Le premier est le national, le deuxième le régional et enfin le dernier l'administratif. Je dois donc chapeauter et mettre du liant entre ces trois parties pour faire des choses cohérentes. J'aime prendre l'avis de tous, les recruteurs mais aussi les éducateurs. Mais s'il le faut, je peux être amener à trancher et prendre la décision ou non de recruter un joueur."
L'OL est aujourd'hui un des fleurons de la formation française et européenne, comment s'inscrit le recrutement dans cette réussite atypique ?
"La clé c'est l'inter-relation entre les recruteurs et les éducateurs. Pour moi la cellule recrutement doit être intégrée ou au moins être en étroite collaboration avec la cellule pédagogique et sportive. Cela permet de cibler les besoins en terme de profil, mais aussi de mieux faire accepter les joueurs arrivants au club. Car il s'agit d'un point essentiel. Le joueur recruté doit se faire accepter par le groupe. Il s'agit en partie du rôle de l'éducateur, mais aussi lié à sa personnalité. L'autre point est qu'il doit faire partie des meilleurs joueurs de la promotion pour être légitime auprès de ses futurs partenaires."
Le club a promu de nombreux joueurs dans le groupe pro depuis les années 90, dernièrement surtout. Mais il y en a aussi beaucoup d'autres qui sont allés dans d'autres clubs professionnels. Est-ce aussi une satisfaction pour toi ?
"Il est évident que nous travaillons pour le club. Lorsqu'un jeune devient pro chez nous et qu'il joue nous, sommes heureux. Néanmoins, sur une génération, nous savons pertinemment que tous ne pourront évoluer avec l'équipe première. Notre rôle est donc d'investir sur le potentiel du joueur. Nous passons d'un projet collectif sur les jeunes catégories à un projet individuel en grandissant, où là nous accompagnons le jeune vers un métier, celui de footballeur professionnel. Nous lui donnons apportons donc des compétences techniques et tactiques, mais aussi tous les éléments invisibles, comme la récupération, l'alimentation. En fin de compte lorsqu'un garçon signe professionnel, notre objectif de formation est accompli, même si on sait très bien que l'on travail pour d'autres clubs qui vont récupérer les joueurs qui n'ont pu poursuivre chez nous. Mais cela reste une fierté pour nous. Par exemple, je suis très heureux de voir Alassane Plea évoluer à Nice chaque semaine. J'essaye aussi de suivre les autres dans leur parcours."
"On a hésité pour Griezmann. Probablement un peu trop..."
Fekir serait-il Fekir sans Gérard Bonneau ? Nul ne le saura jamais mais une chose est certaine, l'international doit son retour à l'OL au formateur
Justement qu'est-ce qui fait qu'un joueur va réussir plus qu'un autre ?
"Arrivé à l'âge de 18 ans, c'est là que tout se joue. Il y a des éléments que le joueur ne maitrise pas comme les besoins du groupe pro à un poste précis, ou les blessures par exemple. Mais il y en a un qui est très important et qui est propre à chacun, c'est le mental. Celui qui a le plus envie y arrivera. Ca signifie qu'il faut être assez fort mentalement pour s'astreindre aux exigences du monde pro et aussi être persévérant. Ensuite, pour durer à haut niveau, il faut absolument être intelligent, capable d'analyser et faire évoluer son jeu pour s'adapter. Enfin, il y aussi l'entourage à prendre en compte. Parfois il peut être bénéfique. Mais très souvent, il est compliqué à gérer. Le football est un ascenseur social exceptionnel et les jeunes veulent peut-être obtenir des choses trop rapidement. C'est pour cela aussi qu'aujourd'hui nous travaillons sur tout l'aspect psychologique, mais aussi sur l'accompagnement des jeunes garçons."
Tu as vu passé beaucoup de joueurs, quelle est ta plus belle réussite ?
"Je dirais Nabil Fékir. Il était chez nous mais n'avait pas été conservé à l'âge de 13 ans. Lorsque je l'ai revu à 18 ans, il avait toujours cette technique, ce touché de balle qui pour moi est important. Mais il s'était étoffé physiquement, faisait les choses plus vite, plus fort. Je me suis bagarré pour qu'il revienne et aujourd'hui ma plus belle récompense est de le voir faire vingt mètres pour venir me saluer. Cela me suffit."
Une déception ?
"Etre passé à côte de Griezmann. Enfin, pas vraiment. Disons qu'on le suivait depuis trois mois. On le faisait venir régulièrement. Mais dans cette génération 91, nous avions un groupe fourni notamment sur le secteur offensif et nous venions de faire signer Yanis Tafer. Nous avons hésité. Probablement un peu trop puisque d'autres clubs se sont intéressé à lui et on sait ce qu'il est advenu."
Recueillis par Luiz NAZARIO da SPANA
"Arrivé à l'âge de 18 ans, c'est là que tout se joue. Il y a des éléments que le joueur ne maitrise pas comme les besoins du groupe pro à un poste précis, ou les blessures par exemple. Mais il y en a un qui est très important et qui est propre à chacun, c'est le mental. Celui qui a le plus envie y arrivera. Ca signifie qu'il faut être assez fort mentalement pour s'astreindre aux exigences du monde pro et aussi être persévérant. Ensuite, pour durer à haut niveau, il faut absolument être intelligent, capable d'analyser et faire évoluer son jeu pour s'adapter. Enfin, il y aussi l'entourage à prendre en compte. Parfois il peut être bénéfique. Mais très souvent, il est compliqué à gérer. Le football est un ascenseur social exceptionnel et les jeunes veulent peut-être obtenir des choses trop rapidement. C'est pour cela aussi qu'aujourd'hui nous travaillons sur tout l'aspect psychologique, mais aussi sur l'accompagnement des jeunes garçons."
Tu as vu passé beaucoup de joueurs, quelle est ta plus belle réussite ?
"Je dirais Nabil Fékir. Il était chez nous mais n'avait pas été conservé à l'âge de 13 ans. Lorsque je l'ai revu à 18 ans, il avait toujours cette technique, ce touché de balle qui pour moi est important. Mais il s'était étoffé physiquement, faisait les choses plus vite, plus fort. Je me suis bagarré pour qu'il revienne et aujourd'hui ma plus belle récompense est de le voir faire vingt mètres pour venir me saluer. Cela me suffit."
Une déception ?
"Etre passé à côte de Griezmann. Enfin, pas vraiment. Disons qu'on le suivait depuis trois mois. On le faisait venir régulièrement. Mais dans cette génération 91, nous avions un groupe fourni notamment sur le secteur offensif et nous venions de faire signer Yanis Tafer. Nous avons hésité. Probablement un peu trop puisque d'autres clubs se sont intéressé à lui et on sait ce qu'il est advenu."
Recueillis par Luiz NAZARIO da SPANA
Gerard BONNEAU
Né le 04/06/1954
Poste : Responsable du recrutement des jeunes à L'Olympique Lyonnais depuis 2000.
Parcours éducateur : OL jeunes (1982-1990), O. Rillieux, AS Lyon Duchère, UODL Tassin, AS Villeurbanne, Coordinateur technique fédéral.
Né le 04/06/1954
Poste : Responsable du recrutement des jeunes à L'Olympique Lyonnais depuis 2000.
Parcours éducateur : OL jeunes (1982-1990), O. Rillieux, AS Lyon Duchère, UODL Tassin, AS Villeurbanne, Coordinateur technique fédéral.