OL Académie - Cyrille DOLCE (U15 OL) : "Admiratif de mes joueurs..."


Rédigé le Mercredi 12 Avril 2017 | Lu 4877 commentaire(s)

Educateur à l'OL depuis vingt-cinq ans, Cyrille Dolce est chargé des U15, une équipe qui vient de conserver son titre de champion régional. Entretien avec un spécialiste de la formation...


Cyrille Dolce, un entraîneur double champion en titre avec les U15 Elite (crédit : olympique-et-lyonnais.com)

Cyrille Dolce, la saison arrivant bientôt à son terme avec ce titre de champion, comment juges-tu tes U15 actuels ?
"Cette génération 2002 est très à l'écoute, très engagée et très intéressée par le projet de vie. Tout ceci a généré un bel esprit de compétition. Les joueurs arrivent à mettre en pratique ce qu'on fait la semaine, ce qui rend les matchs du week-end plus faciles."

Les résultats du week-end ne sont pas les seuls impératifs pour ces joueurs...
"Le but est de faire progresser les joueurs sur différents points. Au niveau scolaire, tout d'abord. Les jeunes vont à l'école comme les autres dans un cursus classique. Les horaires sont aménagés pour leur permettre de pratiquer leurs activités quotidiennement. En ligne de mire, il y a le brevet des collèges, plus l'orientation. Ensuite, on doit leur transmettre des valeurs fortes pour qu'ils deviennent de bons mecs. Enfin, la progression sportive sur les plans tactique, physique et mental."

Visiblement, ces jeunes n'ont pas le temps de s'ennuyer...
"Oui, et je dois dire que j'ai beaucoup de respect pour mes joueurs. Ils ont une double vie. Ils mènent de front l'école le matin, le foot l'après-midi et les devoirs le soir. Je suis admiratif de leur énergie, de leur capacité d'organisation pour mener à bien ce double projet. A cet âge-là, on se situe dans une étape importante de la vie. On sort du collège pour aller au lycée, on passe de la pré-formation à la formation. C'est un palier difficile à franchir."

"Pas de regret, j'étais un joueur moyen..."

Les centres de formation ont parfois l'image d'usines à joueurs. Qu'as tu à répondre à cela ?
"Il faut questionner ceux qui en sortent ! L'étape est rude car on tend vers l'excellence. Ce qu'on cherche à savoir avant tout, c'est s'ils sont heureux, s'ils ont appris des choses. Si c'est le cas, on a gagné. Sincèrement, le niveau est difficile mais je n'ai pas l'impression qu'on les martyrise."

Depuis quand es tu au club ?
"J'y suis depuis 25 ans. J'ai eu les débutants, puis les U13. Je suis avec les U15 Elite depuis sept ou huit ans."

Quelle catégorie d'âges tu préféres ?
"Tous les âges sont intéressants. Le bas de la pyramide m'a permis de comprendre les exigences de la formation. Ensuite, je ne pense pas entraîner des U19 ou des seniors mais sait-on jamais ! Il ne faut jamais dire : "fontaine, je ne boirai pas de ton eau."

Comment es tu devenu éducateur de foot ?
"Au départ, j'étais entraîneur à l'ES Chassieu. J'ai mis le pied à l'étrier quand j'avais 14 ans. J'ai eu la fibre par mon père. J'ai travaillé sur les stages OL et à 16 ans, j'ai été demandé pour entraîner à l'OL. Tout ceci était très exigeant, donc j'ai très peu joué par la suite. La vision du football en tant que joueur est différente de celle qu'on a en tant qu'entraîneur. J'ai joué jusqu'en PHR à Meyzieu mais c'était compliqué à gérer. Je n'ai pas de regrets. J'étais un joueur moyen et je n'aurais jamais pu vivre du foot."

"L'OL, une famille soudée"

Les U15, est-ce une activité à temps plein ?
"Non. Le matin, je suis gestionnaire des vacataires enseignants à l'IUT de Lyon. Je suis sur les terrains l'après-midi. C'est un bel équilibre, je m'éclate ! Comme mes joueurs, je mène une double vie."

Quelle est la qualité première pour un éducateur de foot ?
"Il faut faire preuve de bienveillance. Les jeunes doivent être épanouis. Et on ne peut pas tout miser sur le football. On ne sait pas ce qu'il peut se passer, notamment avec les blessures. Il y a un équilibre entre les études et le sport à trouver."

Qu'est-ce qui fait la différence entre le centre de formation de l'OL et les autres ?
"Notre avantage, c'est que l'ADN de l'OL coule dans les veines des éducateurs et dirigeants. Tous ont aussi été supporters du club. On peut parler de famille soudée."

Quel effet ça fait, de voir ses anciens joueurs dans un match professionnel à la télévision ?
"Les voir passer pro est une très grande fierté. Mais je suis également très fier quand ils réussissent différemment. En prenant l'exemple de la génération 1991, je suis aussi heureux de voir Kévin Lanoir entraîner mon fils en U13 à Chassieu-Décines que de voir Alexandre Lacazette jouer en pro avec l'OL. La satisfaction est la même pour les deux. L'échec, ce n'est pas quand ils ne passent pas pros. Le plus important est de réussir dans la vie."

Propos recueillis par Fabrizio Miccolo

La sasion des U17

CHAMPIONS HAUT LA MAIN !
A quatre journée de la fin du championnat, les U15 ne seront pas rejoints par l'AS Saint-Etienne. Les garçons de Cyrille Dolce sont champions en Ligue Elite, plus haute division de la catégorie. Cette génération 2002 succède donc à celle des 2001, déjà championne l'an passé.
L'officialisation a eu lieu samedi suite à la victoire sur la pelouse de Roanne (4-1). Matteo Commaret, Hermann Tebily, Bradley Barcola et Florent Da Silva ont signé les quatre buts d'une victoire mémorable.



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