Chambost-Allière Saint-Just - M. HUMBERT : "Chez nous, on tond le terrain, on trace les lignes, on peint les cages..."

Maxime, parle nous du match à l’US Vénissieux dimanche dernier ?
"Ca a été très compliqué. Nous sommes passés complètement à côté de notre sujet en ne réussissant pas à poser le ballon au sol, à produire du jeu, en ne respectant pas les consignes et en étant complètement désorganisés. Et en plus, par moment nous avons clairement oublié de courir, de tout donner. Il reste cinq matchs,. Il faudra en gagner quatre, voir cinq pour se maintenir. Et le pire, c'est que nous en sommes capables. A nous de relever la tête et de tout donner."

Tu nous disais le week-end dernier « on va pas jouer la montée tous les ans ». Donc, cette saison, c’est volontaire de se faire peur ?
"Ah non ce n'est pas volontaire (rires). On aimerait bien être déjà sauvé pour pouvoir finir la saison sans pression. Mais malheureusement, nous avons très mal commencé, en ayant du mal à nous faire au niveau de D2 que le club a atteint pour la première fois de son histoire. Et comme si cela ne suffisait pas, nos joueurs cadres ont enchaîné vacances en septembre et blessure en octobre. Donc, on a eu du mal à travailler avec tout le groupe."

Du coup, que va-t-il falloir pour aller chercher ces quatre ou cinq victoires pour s’en sortir ?
"Beaucoup de présence aux entraînements pour pouvoir travailler et rattraper le retard que nous avons pris sur les autres équipes. Que tout le monde se donne à 100%, en voulant donner l'exemple à son coéquipier et non attendre que celui-ci fasse pour faire. Que notre public vienne nous soutenir, en nous donnant la force nécessaire dans les matchs décisifs et... Un peu de réussite aussi devant le but. Car cette année, les barres et les poteaux n'aiment pas le CASJ pour l'instant."

C’est quoi le football à Chambost-Allières Saint-Just d’Avray ?
"C'est un football rural, avec des installations rudimentaires, qui vit grâce à des bénévoles et aux joueurs. Il faut imaginer : on tond le terrain en herbe, on trace les terrains, on fait des corvées pour nettoyer les abords du stade, on peint les cages, on nettoye les locaux. Ensuite, c'est un club qui va des U7 aux seniors, avec un effectif senior qui vit pour la majorité sur Lyon pour le travail mais qui est issu des villages et qui sont restés dans leur club d'enfance. Chez nous, le club survit grâce à la solidarité, au travail des bénévoles et à la convivialité qui est primordiale. La phrase qui résume le mieux cela, c'est une phrase de notre attaquant : On est une bonne bande de pote, pas très talentueux, mais on est solidaire et on se battra jusqu'au bout."

Ca fait plus de dix ans que tu es dans ce club, en doublonnant avec un poste de salarié au FC Villefranche. Comment ça se passe ?
"Alors déjà, je remercie le FC Villefranche de me laisser continuer à entraîner au CASJ en plus de travailler là-bas. Ca se passe bien même si parfois je dois les saouler à Villefranche à leur rappeler que Chambost est le plus beau club du monde, car il m'a formé (rires). Non, plus sérieusement, c'est très complémentaire. A Villefranche, je suis responsable de l'école de football et éducateur des U12 labels. A Chambost, responsable senior et entraîneur des deux équipes. J'alterne le foot réduit et foot à 11, ce qui me permet de toucher à tout, de progresser et de continuer ma formation."

Tu es dans ce club à vie alors ?
"C'est très difficile de répondre à cette question. Je ne suis pas du genre à tenir des beaux discours et ne pas les appliquer. Le CASJ restera à jamais mon premier club en tant qu'entraîneur, celui dans lequel je me suis formé, ou j'ai grandi, ou j'ai appris mon métier. Maintenant, le football va tellement vite que je ne peux pas te dire de quoi demain sera fait. Mais si je pouvais, je resterai au CASJ le temps de gagner une Ligue des Champions ou deux (rires)."

Dernière question : votre terrain en vieux stabilisé est indiscutablement un avantage pour ton équipe. C’est volontaire de bien le garder ?
"Oui oui ,c'est volontaire depuis que nous avons vu les études sur les risques cancérigènes des terrains synthétiques (rires). Non, sérieusement, nous avons monté l'an dernier un dossier synthétique 2020 et on a commencé à se rapprocher des mairies des deux villages. Un terrain synthétique nous permettrait de pouvoir bien plus nous entraîner pendant la période hivernale, serait forcément un gain de qualité de travail pour nos équipes de jeune et nous. Nous avons lancé une cagnotte en ligne pour que les gens fassent des dons et on propose à nos adversaires chaque week-end de nous donner de l'argent quand il râle sur notre terrain. Mais je ne suis pas sûr que ça marche bien."

Recueillis par Bebeto RODRIGUEZ

Maxime HUMBERT
Né le : 29/08/1992 à Tarare (69)
Job : Salarié du FC Villefranche Beaujolais
Parcours joueur : AS Saint Forgeux, AS Villechenève, FC Pontcharra, Entente Haute Azergues, LOSC, Foot Salle Civrieux, CASJ
Parcours entraîneur : CASJ, FC Villefranche