Le jour ou Bruno N'Gotty offrait son unique coupe d'Europe au Paris SG
Bruno, qu’elles ont été les circonstances de ta venue à Belleville, voici maintenant plus d’une saison ?
J’avais l’habitude de venir tous les ans à Pâques pour animer les stages jeunes du club avec Pierre (NDLR Chavrondier). J’ai rencontré et découvert les joueurs du club lors de ces passages. Pierre m’a alors demandé si jour voulais faire une dernière saison ici. J’ai dit pourquoi pas !
Tes impressions en arrivant ?
C’est différent du sud ou j’évoluais depuis deux saisons (NDLR Latte puis Mauguio). C’est plus familiale ici, d’autant que beaucoup de joueurs sont arrivés avec Pierre. C’est différent du monde pro ou on s’entraîne tous les jours. Mais l’idée première est d’aider, d’amener ce que l’on a acquis durant notre carrière.
Tu as commencé par jouer avec l’équipe fanion. Pas trop compliqué le niveau HR avec des petits jeunes qui cavalent et qui sont forcément sur-motivés à l’idée de t’affronter ?
Absolument pas car les joueurs actuels ne me connaissent pas vraiment. C’est trop vieux pour eux. C’est plus leurs parents qui me connaissent (rires). Et non, je n’ai rencontré aucun problème de comportement à mon égard.
J’avais l’habitude de venir tous les ans à Pâques pour animer les stages jeunes du club avec Pierre (NDLR Chavrondier). J’ai rencontré et découvert les joueurs du club lors de ces passages. Pierre m’a alors demandé si jour voulais faire une dernière saison ici. J’ai dit pourquoi pas !
Tes impressions en arrivant ?
C’est différent du sud ou j’évoluais depuis deux saisons (NDLR Latte puis Mauguio). C’est plus familiale ici, d’autant que beaucoup de joueurs sont arrivés avec Pierre. C’est différent du monde pro ou on s’entraîne tous les jours. Mais l’idée première est d’aider, d’amener ce que l’on a acquis durant notre carrière.
Tu as commencé par jouer avec l’équipe fanion. Pas trop compliqué le niveau HR avec des petits jeunes qui cavalent et qui sont forcément sur-motivés à l’idée de t’affronter ?
Absolument pas car les joueurs actuels ne me connaissent pas vraiment. C’est trop vieux pour eux. C’est plus leurs parents qui me connaissent (rires). Et non, je n’ai rencontré aucun problème de comportement à mon égard.
"NON, JE NE REJOUERAI PAS... SAUF PROBLÈME !"
Désormais réunis avec Pierre Chavrondier à Belleville
Quel est la réaction des gens quand tu te déplaces… Ils te reconnaissent ?
Oui pour les plus anciens, car j’ai pas mal vadrouillé, notamment dans les clubs phares que sont le PSG, Marseille et Lyon. Je rencontre surtout beaucoup de gentillesse… et de curiosité. On me pose beaucoup de questions, particulièrement sur mon passage au PSG.
A priori, tu vas rejouer ou pas cette saison ?
Non, et c’est définitif ! J’ai pris une licence au cas où cette saison, mais c’est surtout une de dirigeant.
Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre du recul par rapport au terrain ?
Le ras le bol ! J’ai passé énormément de temps sur les terrains et il y a un moment où il faut savoir dire stop, avant que le corps ne le dise à votre place. Et c’était devenu de plus en plus dur les lendemains de match ou d’entraînement…
Et à devenir l’adjoint de Pierre Chavrondier ?
Ca fait cinq ans que Pierre est au club. On sentait que les joueurs demandaient autre chose, qu’ils avaient besoin et envie de changement. Nous avons longuement parlé tous les deux avant de faire ce choix, pour répondre à leurs attentes.
Oui pour les plus anciens, car j’ai pas mal vadrouillé, notamment dans les clubs phares que sont le PSG, Marseille et Lyon. Je rencontre surtout beaucoup de gentillesse… et de curiosité. On me pose beaucoup de questions, particulièrement sur mon passage au PSG.
A priori, tu vas rejouer ou pas cette saison ?
Non, et c’est définitif ! J’ai pris une licence au cas où cette saison, mais c’est surtout une de dirigeant.
Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre du recul par rapport au terrain ?
Le ras le bol ! J’ai passé énormément de temps sur les terrains et il y a un moment où il faut savoir dire stop, avant que le corps ne le dise à votre place. Et c’était devenu de plus en plus dur les lendemains de match ou d’entraînement…
Et à devenir l’adjoint de Pierre Chavrondier ?
Ca fait cinq ans que Pierre est au club. On sentait que les joueurs demandaient autre chose, qu’ils avaient besoin et envie de changement. Nous avons longuement parlé tous les deux avant de faire ce choix, pour répondre à leurs attentes.
"PEU DE JOUEURS ONT EU LA CHANCE DE MARQUER L'UNIQUE BUT D'UNE FINALE DE COUPE D'EUROPE VICTORIEUSE"...
Dés 16 ans sous les couleurs de l'OL
On revient un peu sur ta carrière pro. On suppose que ton plus grand souvenir est ce but qui donne son unique coupe d’Europe au PSG, celle des vainqueurs de coupes en 96 face au Rapid de Vienne ?
Evidemment. Peu de joueurs ont eu la chance de gagner une coupe d’Europe, encore moins de marquer l’unique but d’une finale victorieuse. Mais ça n’est pas le seul. Mon premier match avec les pros, en coupe de France à Feyzin, ou simplement le fait d’être devenu pro sont de très bons souvenirs.
Le PSG justement. Tu y as gardé des contacts ? Ton avis sur son évolution actuelle ?
Le club a beaucoup changé mais j’y ai gardé mes entrées quand je souhaite passer. Le PSG est passé à une nouvelle ère, avec beaucoup plus d’étrangers qu’à mon époque, ou les internationaux français étaient majoritairement à Paris et à Marseille, voire à Lyon. C’est une bonne chose aussi et j’espère que ça lui permettra de remporter la grande coupe d’Europe.
D’autres souvenirs marquants ?
Le fait d’avoir évolué en équipe de France aux côté de la génération 98 ou d’avoir rencontré des joueurs d’exceptions comme le Brésilien Ronaldo.
Evidemment. Peu de joueurs ont eu la chance de gagner une coupe d’Europe, encore moins de marquer l’unique but d’une finale victorieuse. Mais ça n’est pas le seul. Mon premier match avec les pros, en coupe de France à Feyzin, ou simplement le fait d’être devenu pro sont de très bons souvenirs.
Le PSG justement. Tu y as gardé des contacts ? Ton avis sur son évolution actuelle ?
Le club a beaucoup changé mais j’y ai gardé mes entrées quand je souhaite passer. Le PSG est passé à une nouvelle ère, avec beaucoup plus d’étrangers qu’à mon époque, ou les internationaux français étaient majoritairement à Paris et à Marseille, voire à Lyon. C’est une bonne chose aussi et j’espère que ça lui permettra de remporter la grande coupe d’Europe.
D’autres souvenirs marquants ?
Le fait d’avoir évolué en équipe de France aux côté de la génération 98 ou d’avoir rencontré des joueurs d’exceptions comme le Brésilien Ronaldo.
"ON NE VIT PAS AVEC DES REGRETS"
Paris, Lyon et... Marseille pour un bref passage
On a l’impression que a carrière aurait pu être encore plus belle, particulièrement avec l’équipe de France avec qui tu ne comptes finalement que six sélections. Des regrets ?
On me le dit souvent mais on ne vit pas avec des regrets. Mais il est clair que des choix de carrière m’ont bloqué, comme le fait de m'engager en cours de saison avec le Milan AC. L’entraîneur de l’époque au PSG ne m’a alors plus fait jouer pour me « punir » (NDLR Ricardo). Et comme Aimé Jacquet ne prenait que ceux qui jouaient en club pour la coupe du Monde 98…
Un mot sur tes années de formations à l’OL ? Quels souvenirs en conserves-tu ?
Peu mais que de bons. Je n’ai presque pas connu la troisième division de l’époque puisque je suis passé avec les pros à 16 ans. Mais j’ai noué de solides amitiés avec des collègues de ma promotion comme Bruno Génésio, Remy Garde ou Farid Benstiti, qui m’ont appris à rester humble. Plus tard, des joueurs m’ont guidé dans mes premiers pas professionnels. Je pense à Jean-Pierre Orts, Franck Priou, Eugène Kabomgo, Joël Frechet ou Laurent Fournier que j'ai croisé.
On a l’impression que tu as conservé de solides amitiés alors que chacun a tracé sa route ensuite. Tu es donc quelqu’un de fidèle semble-t-il ?
C’est dur de garder des liens quand on est éloigné et que l’on voyage en permanence. C’est plus facile maintenant que je suis revenu sur le département et oui, on essaie de se retrouver le plus régulièrement possible pour évoquer les bons moments, souvent à l’initiative de Jo (NDLR Fréchet)… On a quand même vécu de belles choses ensembles, à commencer par nos années minimes-cadets !
On me le dit souvent mais on ne vit pas avec des regrets. Mais il est clair que des choix de carrière m’ont bloqué, comme le fait de m'engager en cours de saison avec le Milan AC. L’entraîneur de l’époque au PSG ne m’a alors plus fait jouer pour me « punir » (NDLR Ricardo). Et comme Aimé Jacquet ne prenait que ceux qui jouaient en club pour la coupe du Monde 98…
Un mot sur tes années de formations à l’OL ? Quels souvenirs en conserves-tu ?
Peu mais que de bons. Je n’ai presque pas connu la troisième division de l’époque puisque je suis passé avec les pros à 16 ans. Mais j’ai noué de solides amitiés avec des collègues de ma promotion comme Bruno Génésio, Remy Garde ou Farid Benstiti, qui m’ont appris à rester humble. Plus tard, des joueurs m’ont guidé dans mes premiers pas professionnels. Je pense à Jean-Pierre Orts, Franck Priou, Eugène Kabomgo, Joël Frechet ou Laurent Fournier que j'ai croisé.
On a l’impression que tu as conservé de solides amitiés alors que chacun a tracé sa route ensuite. Tu es donc quelqu’un de fidèle semble-t-il ?
C’est dur de garder des liens quand on est éloigné et que l’on voyage en permanence. C’est plus facile maintenant que je suis revenu sur le département et oui, on essaie de se retrouver le plus régulièrement possible pour évoquer les bons moments, souvent à l’initiative de Jo (NDLR Fréchet)… On a quand même vécu de belles choses ensembles, à commencer par nos années minimes-cadets !
"ON NE VA PAS SE LE CACHER, LA MONTÉE EST L'OBJECTIF"...
L'Italie et le Milan AC sur la carte de visite
Avant d’arriver à Belleville, tu as joué plusieurs saisons dans le sud, à Lattes puis à Mauguio. Qu’elles ont été tes impressions en re-découvrant le football amateur ?
J’avais 38 ans à l’époque et je rentrais d’Angleterre ou j’avais été blessé (NDLR rupture du tendon d’Achille). Je pensais arrêter. Mais à force de me voir « trainer » à Latte, les dirigeants ont fini par me convaincre. Je me suis mis au niveau des joueurs, sans me prendre la tête. Certes, c’est différent de passer d’un entraînement quotidien à trois par semaine. Mais les gars ont un boulot à coté et je comprends que ça n’est pas toujours facile pour eux. Ils donnent beaucoup pour jouer au foot, et ne reçoivent pas grand-chose en échange. Je suis presque déçu pour eux !
Et aujourd’hui, avec un peu plus de recul, ta vision des choses ?
Il y a beaucoup de très bons joueurs dans le foot amateur. J’ai presque été surpris par le niveau de certains. A mon avis, ça n’a été qu’une question de timing et d’opportunité pour que quelques uns fassent une carrière. Pour le reste, j’ai vraiment été très heureux de partager ces moments dans le monde amateur.
Revenons à Belleville. C’est quoi l’objectif à Belleville cette saison ?
On ne va pas se le cacher, c’est la montée… même si on ne le crie pas haut et fort ! Le groupe a peu changé mais il doit être plus mobilisé que la saison dernière. Les joueurs sont arrivés de niveaux nettement supérieurs voilà quelques années. Peut-être sont-ils rentrés dans un certain confort. On a fait le point en juin et au début de la saison en cours avec Pierre. Mon arrivée à ses côtés a pour objectif d’apporter un regard neuf et de casser la routine qui s’était installée.
J’avais 38 ans à l’époque et je rentrais d’Angleterre ou j’avais été blessé (NDLR rupture du tendon d’Achille). Je pensais arrêter. Mais à force de me voir « trainer » à Latte, les dirigeants ont fini par me convaincre. Je me suis mis au niveau des joueurs, sans me prendre la tête. Certes, c’est différent de passer d’un entraînement quotidien à trois par semaine. Mais les gars ont un boulot à coté et je comprends que ça n’est pas toujours facile pour eux. Ils donnent beaucoup pour jouer au foot, et ne reçoivent pas grand-chose en échange. Je suis presque déçu pour eux !
Et aujourd’hui, avec un peu plus de recul, ta vision des choses ?
Il y a beaucoup de très bons joueurs dans le foot amateur. J’ai presque été surpris par le niveau de certains. A mon avis, ça n’a été qu’une question de timing et d’opportunité pour que quelques uns fassent une carrière. Pour le reste, j’ai vraiment été très heureux de partager ces moments dans le monde amateur.
Revenons à Belleville. C’est quoi l’objectif à Belleville cette saison ?
On ne va pas se le cacher, c’est la montée… même si on ne le crie pas haut et fort ! Le groupe a peu changé mais il doit être plus mobilisé que la saison dernière. Les joueurs sont arrivés de niveaux nettement supérieurs voilà quelques années. Peut-être sont-ils rentrés dans un certain confort. On a fait le point en juin et au début de la saison en cours avec Pierre. Mon arrivée à ses côtés a pour objectif d’apporter un regard neuf et de casser la routine qui s’était installée.
"JE N'AI PAS DE PLAN DE CARRIÈRE"...
Et sur le plus long terme ?
Je ne sais pas. Il y a une grosse concurrence dans le secteur, ne serait-ce que le FC Villefranche ou l’OL. Il ne faut pas bruler les étapes et monter tout doucement. L’honneur serait déjà un bon niveau pour le club.
Tu es adjoint de Pierre Chavrondier aujourd’hui… c’est pour mieux lui piquer sa place si les résultats ne suivent pas ?
Pas du tout ! Et ça serait difficile compte tenu du boulot qu’il fait ici en tant que directeur sportif. On est en plus très différents. Lui s’intéresse beaucoup aux jeunes alors que moi je suis plus sur les séniors.
Plus sérieusement, quels sont tes aspirations dans ce métier d’entraîneur. Tu te vois retourner un jour dans le monde pro ou continuer à faire le bonheur des gamins de Belleville ?
Je sais qu’il est très difficile d’entraîner dans le monde pro, que les opportunités sont très rares. Je vais commencer par passer mon diplôme BFS sur deux ans. Ensuite, pourquoi ne pas franchir les étapes avec une ville, un club. Ça serait sympas si je pouvais arriver en CFA2 ou CFA, voir en National. Mais je n’ai pas de plan de carrière et je suis là avant tout pour faire partager ce que j’ai vécu, et aider…
Propos recueillis par Mario Rodriguez
Je ne sais pas. Il y a une grosse concurrence dans le secteur, ne serait-ce que le FC Villefranche ou l’OL. Il ne faut pas bruler les étapes et monter tout doucement. L’honneur serait déjà un bon niveau pour le club.
Tu es adjoint de Pierre Chavrondier aujourd’hui… c’est pour mieux lui piquer sa place si les résultats ne suivent pas ?
Pas du tout ! Et ça serait difficile compte tenu du boulot qu’il fait ici en tant que directeur sportif. On est en plus très différents. Lui s’intéresse beaucoup aux jeunes alors que moi je suis plus sur les séniors.
Plus sérieusement, quels sont tes aspirations dans ce métier d’entraîneur. Tu te vois retourner un jour dans le monde pro ou continuer à faire le bonheur des gamins de Belleville ?
Je sais qu’il est très difficile d’entraîner dans le monde pro, que les opportunités sont très rares. Je vais commencer par passer mon diplôme BFS sur deux ans. Ensuite, pourquoi ne pas franchir les étapes avec une ville, un club. Ça serait sympas si je pouvais arriver en CFA2 ou CFA, voir en National. Mais je n’ai pas de plan de carrière et je suis là avant tout pour faire partager ce que j’ai vécu, et aider…
Propos recueillis par Mario Rodriguez
Bruno N’GOTTY
Né le 10 juin 1971 à Lyon (43 ans)
Parcours : Rhodia Vaise, OL, Paris SG, AC Milan, Venise, Marseille, Bolton, Birmingham, Lecester, Hareford, Latte, Mauguio, Belleville-Saint-Jean
Palmarès :
- Vainqueur de la coupe des coupes 96 (PSG)
- Champion d’Italie 99 (Milan AC)
- Coupe de France 98 (PSG)
- Coupe de la Ligue 98 (PSG)
- 1er match en D1 : Lyon-Marseille (le 21/7/89)
- 6 sélections A
Né le 10 juin 1971 à Lyon (43 ans)
Parcours : Rhodia Vaise, OL, Paris SG, AC Milan, Venise, Marseille, Bolton, Birmingham, Lecester, Hareford, Latte, Mauguio, Belleville-Saint-Jean
Palmarès :
- Vainqueur de la coupe des coupes 96 (PSG)
- Champion d’Italie 99 (Milan AC)
- Coupe de France 98 (PSG)
- Coupe de la Ligue 98 (PSG)
- 1er match en D1 : Lyon-Marseille (le 21/7/89)
- 6 sélections A