Benjamin Corgnet, l'une des belles histoires du foot professionnel
Benjamin, ca se passe comment la journée d’un pro à l’ASSE ?
Rendez vous à 9 heures le matin pour un petit déjeuner en commun puis causerie du coach et entraînement à partir de 10h15. Fin de la séance vers midi et demi, soins et retour à la maison.
Ton regard sur le début de saison des Verts et le tien ?
Le principal était de se qualifier pour la phase de poule de la coupe d’Europe. C’est fait. Pour le reste, on a pris dix points sur quinze en championnat. C’est satisfaisant. A titre personnel, on veut toujours jouer plus. Il y aura beaucoup de matchs cette saison et tout le monde aura sa chance. Me concernant, je suis satisfait, même si j’espère apporter plus encore.
En tant que Lyonnais, et même si tu es né à Metz, ca a pas été trop dur de t’engager avec le rival stéphanois ?
Non, à aucun moment car je suis avant tout et depuis toujours supporter du FC Metz. Même si je suis arrivé jeune à Lyon, je n’ai pas hésité une seconde pour l'engager avec l’ASSE.
Tu as quand même du te faire chambrer par tes potes de Millery-Vourles ?
Ah ca oui ! Certains qui me suivaient à Dijon ou à Lorient ont eu du mal à le faire à Saint-Etienne au début. Mais ils ne m’en ont pas tenue rigueur et restent fier de mon parcours. Ils viennent même à Geoffroy Guichard parfois… Sauf pour les derbys !
Rendez vous à 9 heures le matin pour un petit déjeuner en commun puis causerie du coach et entraînement à partir de 10h15. Fin de la séance vers midi et demi, soins et retour à la maison.
Ton regard sur le début de saison des Verts et le tien ?
Le principal était de se qualifier pour la phase de poule de la coupe d’Europe. C’est fait. Pour le reste, on a pris dix points sur quinze en championnat. C’est satisfaisant. A titre personnel, on veut toujours jouer plus. Il y aura beaucoup de matchs cette saison et tout le monde aura sa chance. Me concernant, je suis satisfait, même si j’espère apporter plus encore.
En tant que Lyonnais, et même si tu es né à Metz, ca a pas été trop dur de t’engager avec le rival stéphanois ?
Non, à aucun moment car je suis avant tout et depuis toujours supporter du FC Metz. Même si je suis arrivé jeune à Lyon, je n’ai pas hésité une seconde pour l'engager avec l’ASSE.
Tu as quand même du te faire chambrer par tes potes de Millery-Vourles ?
Ah ca oui ! Certains qui me suivaient à Dijon ou à Lorient ont eu du mal à le faire à Saint-Etienne au début. Mais ils ne m’en ont pas tenue rigueur et restent fier de mon parcours. Ils viennent même à Geoffroy Guichard parfois… Sauf pour les derbys !
"SURPRIS DE VOIR DES JOUEURS CONFIRMES CONTINUER A BOSSER APRÈS L'ENTRAINEMENT..."
Tu es passé en deux saisons de l’honneur à la D2 avec Dijon puis la D1 avec Lorient. Qu’est-ce qui a été le plus compliqué pour toi ?
Au départ, c’est les entraînements quotidiens et la charge de travail qui va avec.On n’est pas préparé à ça quand on arrive du monde amateur. Il ne faut pas brûler les étapes et vouloir à tout prix rapidement pour absolument jouer. On risque de se brûler. J’ai eu personnellement la chance d’avoir assez vite la confiance du coach à Dijon (NDLR Patrice Carteron) et jouer rapidement. Ça m’a certainement aidé.
Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ?
Pas grand-chose. Comme tous fans de foot, je suivais ce qui se passait dans le foot et à peu près ce qui m’attendait. Si, quand même, j'ai été surpris par le fait que des anciens, souvent des joueurs confirmés, continuent à bosser après l’entraînement.
Quelle est la plus grande différence entre un gars qui est passé par un centre de formation et un joueur comme toi, issu du monde amateur ?
La maîtrise tactique indiscutablement. C’est acquis jeune pour ceux qui passent par les centres de formation. Techniquement aussi, ils maîtrisent mieux les choses simples. J'ai pour ma part eu la chance de rencontrer Christian Gourcuff à Lorient, qui m’a énormément fait progresser dans ce domaine.
Au départ, c’est les entraînements quotidiens et la charge de travail qui va avec.On n’est pas préparé à ça quand on arrive du monde amateur. Il ne faut pas brûler les étapes et vouloir à tout prix rapidement pour absolument jouer. On risque de se brûler. J’ai eu personnellement la chance d’avoir assez vite la confiance du coach à Dijon (NDLR Patrice Carteron) et jouer rapidement. Ça m’a certainement aidé.
Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ?
Pas grand-chose. Comme tous fans de foot, je suivais ce qui se passait dans le foot et à peu près ce qui m’attendait. Si, quand même, j'ai été surpris par le fait que des anciens, souvent des joueurs confirmés, continuent à bosser après l’entraînement.
Quelle est la plus grande différence entre un gars qui est passé par un centre de formation et un joueur comme toi, issu du monde amateur ?
La maîtrise tactique indiscutablement. C’est acquis jeune pour ceux qui passent par les centres de formation. Techniquement aussi, ils maîtrisent mieux les choses simples. J'ai pour ma part eu la chance de rencontrer Christian Gourcuff à Lorient, qui m’a énormément fait progresser dans ce domaine.
"LE MONDE PRO N'EST PAS SI SUPERFICIEL QUE CA..."
Est-ce que tu penses que le fait de ne pas être passé par un centre de formation peut constituer à un moment un frein dans ta progression ?
Non, au contraire. Mon atout est la fraîcheur de par le fait que j’ai commencé plus tard que les autres dans le monde pro. Certains, qui ont débuté tôt, peuvent être lassés à 26-27 ans. Pas moi !
A 27 ans, quels objectifs te fixes-tu à titre personnel ?
Je ne sais pas. Je ne me suis pas fixé de limite. Ça n’est pas prétentieux, mais je continue de progresser et je suis satisfait de mon évolution pour le moment.
Tu penses t’être fait de vrais amis ou juste des relations de travail ? Qui par exemple ?
Contrairement aux idées reçues, le monde pro n’est pas si superficiel qu’il le laisse paraître de l’extérieur. J’y ai noué des liens forts avec des joueurs comme Damien Marcq, Eric Bautéac, Florin Bérenguer ou Julien Quercia. A Saint-Etienne aussi, c’est pas mal, dans un club très familial.
Non, au contraire. Mon atout est la fraîcheur de par le fait que j’ai commencé plus tard que les autres dans le monde pro. Certains, qui ont débuté tôt, peuvent être lassés à 26-27 ans. Pas moi !
A 27 ans, quels objectifs te fixes-tu à titre personnel ?
Je ne sais pas. Je ne me suis pas fixé de limite. Ça n’est pas prétentieux, mais je continue de progresser et je suis satisfait de mon évolution pour le moment.
Tu penses t’être fait de vrais amis ou juste des relations de travail ? Qui par exemple ?
Contrairement aux idées reçues, le monde pro n’est pas si superficiel qu’il le laisse paraître de l’extérieur. J’y ai noué des liens forts avec des joueurs comme Damien Marcq, Eric Bautéac, Florin Bérenguer ou Julien Quercia. A Saint-Etienne aussi, c’est pas mal, dans un club très familial.
"EUH... BORIS ? JE SUIS CONTENT POUR LUI"...
Passons au foot départemental et régional. Tu continus de suivre ?
Oui, je continue de suivre les résultats de Millery-Vourles de de Chasselay, les deux clubs ou je suis passé. Plus Millery-Vourles puisque j’ai pas mal de contacts assez réguliers avec des joueurs ou des copains de la bas.
On vérifie si tu suis vraiment : qui est le meilleur buteur rhodanien de la Ligue Rhône-Alpes en ce moment ?
Euh… (on l’aide un peu). Boris (NDLR Boudrandi) ? Je suis content pour lui. Il était d’ailleurs à mon mariage cet été. J’espère qu’il va continuer.
Tu te souviens de la finale de la coupe du Rhône 2009 ? Tu avais refusé l’interview d’après match sous le coup de la déception. Tu as refait depuis ?
Non. Avec le recul, je me dit que même déçu, on se doit de répondre. Ne serais-ce que pour répondre aux attentes des gens qui nous suivent.
Quel est ton souvenir le plus marquant chez les amateurs ?
Il y en a deux. Un collectif avec le septième tour de coupe de France disputé en 2008 avec Millery-Vourles face à l’AS Saint-Priest, malgré l'élimination. L’autre est au cours du même match puisque j’étais au marquage de Pierre Laigle. C’était la première fois que je croisais un grand joueur… J’ai pu voir à cette occasion tous les progrès qu’il me restait à accomplir.
Oui, je continue de suivre les résultats de Millery-Vourles de de Chasselay, les deux clubs ou je suis passé. Plus Millery-Vourles puisque j’ai pas mal de contacts assez réguliers avec des joueurs ou des copains de la bas.
On vérifie si tu suis vraiment : qui est le meilleur buteur rhodanien de la Ligue Rhône-Alpes en ce moment ?
Euh… (on l’aide un peu). Boris (NDLR Boudrandi) ? Je suis content pour lui. Il était d’ailleurs à mon mariage cet été. J’espère qu’il va continuer.
Tu te souviens de la finale de la coupe du Rhône 2009 ? Tu avais refusé l’interview d’après match sous le coup de la déception. Tu as refait depuis ?
Non. Avec le recul, je me dit que même déçu, on se doit de répondre. Ne serais-ce que pour répondre aux attentes des gens qui nous suivent.
Quel est ton souvenir le plus marquant chez les amateurs ?
Il y en a deux. Un collectif avec le septième tour de coupe de France disputé en 2008 avec Millery-Vourles face à l’AS Saint-Priest, malgré l'élimination. L’autre est au cours du même match puisque j’étais au marquage de Pierre Laigle. C’était la première fois que je croisais un grand joueur… J’ai pu voir à cette occasion tous les progrès qu’il me restait à accomplir.
OLIVIER, JULIEN, LUDO, FLO, FABIEN ET LES AUTRES...
Et à l’US Millery-Vourles, tu repasses de temps en temps au stade ?
J’y suis repassé cet été, pour les stages jeunes du club. Sinon, j’essaie d'y aller une ou deux fois par an, quand mon emploi du temps me le permet. C’est important de le faire. Et fait, je revois surtout certains de mes ex-coéquipiers en dehors du ballon.
Justement, qui revois-tu le plus régulièrement ?
Côté foot, Julien Michel, Olivier Dumas, Ludo Boit, Flo Hawk ou Fabien Randon... Que ceux que je n'ai pas cité me pardonnent (rires). Mais j’ai gardé le contact avec d’autres, footeux ou pas, sur facebook notamment, comme Teddy Jacquemond, Thomas Campagna ou Alban Bedoya…
Tu les vois comment cette saison ?
Il y a eu deux montées je crois au club la saison dernière. C’est bien car l’US Millery-Vourles n’a pas de gros moyens… mais de belles valeurs. C’est sa force et ce que j’apprécie. Je souhaite évidement une accession pour l’équipe fanion et un parcours en coupe de France.Tien, ça serait fabuleux de les rencontrer. Ça voudrait dire que mes ex-partenaires auraient réussi un bel exploit !
Tu te vois revenir finir ta carrière avec eux ?
Pourquoi pas ! On en parle de temps en temps en déconnant avec Olivier (NDLR Dumas, l’entraîneur). J’ai prévu de revenir sur Lyon à la fin de ma carrière. Ça dépendra alors de mon corps. Ça sera en tous cas agréable si c’est possible.
J’y suis repassé cet été, pour les stages jeunes du club. Sinon, j’essaie d'y aller une ou deux fois par an, quand mon emploi du temps me le permet. C’est important de le faire. Et fait, je revois surtout certains de mes ex-coéquipiers en dehors du ballon.
Justement, qui revois-tu le plus régulièrement ?
Côté foot, Julien Michel, Olivier Dumas, Ludo Boit, Flo Hawk ou Fabien Randon... Que ceux que je n'ai pas cité me pardonnent (rires). Mais j’ai gardé le contact avec d’autres, footeux ou pas, sur facebook notamment, comme Teddy Jacquemond, Thomas Campagna ou Alban Bedoya…
Tu les vois comment cette saison ?
Il y a eu deux montées je crois au club la saison dernière. C’est bien car l’US Millery-Vourles n’a pas de gros moyens… mais de belles valeurs. C’est sa force et ce que j’apprécie. Je souhaite évidement une accession pour l’équipe fanion et un parcours en coupe de France.Tien, ça serait fabuleux de les rencontrer. Ça voudrait dire que mes ex-partenaires auraient réussi un bel exploit !
Tu te vois revenir finir ta carrière avec eux ?
Pourquoi pas ! On en parle de temps en temps en déconnant avec Olivier (NDLR Dumas, l’entraîneur). J’ai prévu de revenir sur Lyon à la fin de ma carrière. Ça dépendra alors de mon corps. Ça sera en tous cas agréable si c’est possible.
"ETRE PERFORMANT AU BON MOMENT POUR ETRE REPÉRÉ"...
Est-ce que tu penses que, comme toi, certains de tes ex-coéquipiers, aussi bien à Millery-Vourles qu’à MDA Chasselay, auraient pu franchir le cap du professionnalisme ?
Oui, car il y a beaucoup de très bons joueurs dans le football amateur. Par exemple, Yanis Badri était parti de Chasselay pour Lille peu après moi. Il est actuellement en D1 Belge. Mais il y a malgré tout peu de visibilité et quand un recruteur est au bord du terrain, il faut être performant sinon on passe à travers les mailles. Il faut être là le jour « J ». Le talent est indispensable, mais la chance a aussi son importance.
Tu as on diplôme d’opticien. Tu penses exercer un jour ?
C’était et ça reste une sécurité, au cas où ça tourne mal dans le ballon. C’est aussi un métier sympas. Mais je ne me suis pas encore posé la question.
Plus globalement, tu penses déjà à la reconversion ?
Pareil. Je n’y pense pas vraiment même si c’est dans un coin de ma tête. J’espère avoir encore quelques belles années de ballon devant moi et je souhaite m’y consacrer entièrement. On verra ensuite.
Le mot de la fin pour toi…
Je souhaite à tout le monde de vivre ce que je vis. De se dire que rien n’est jamais fermé… Et de que tant que le plaisir de jouer est au rendez-vous, d’en profiter, quel que soit le niveau !
Propos recueillis par Mario Rodriguez
Oui, car il y a beaucoup de très bons joueurs dans le football amateur. Par exemple, Yanis Badri était parti de Chasselay pour Lille peu après moi. Il est actuellement en D1 Belge. Mais il y a malgré tout peu de visibilité et quand un recruteur est au bord du terrain, il faut être performant sinon on passe à travers les mailles. Il faut être là le jour « J ». Le talent est indispensable, mais la chance a aussi son importance.
Tu as on diplôme d’opticien. Tu penses exercer un jour ?
C’était et ça reste une sécurité, au cas où ça tourne mal dans le ballon. C’est aussi un métier sympas. Mais je ne me suis pas encore posé la question.
Plus globalement, tu penses déjà à la reconversion ?
Pareil. Je n’y pense pas vraiment même si c’est dans un coin de ma tête. J’espère avoir encore quelques belles années de ballon devant moi et je souhaite m’y consacrer entièrement. On verra ensuite.
Le mot de la fin pour toi…
Je souhaite à tout le monde de vivre ce que je vis. De se dire que rien n’est jamais fermé… Et de que tant que le plaisir de jouer est au rendez-vous, d’en profiter, quel que soit le niveau !
Propos recueillis par Mario Rodriguez
BENJAMIN CORGNET
Né le 6 avril 1987 à Thionville (57)
1m80-75 kg
Milieu de terrain
Parcours : O Saint-Genis Laval, US Millery-Vourles, MDA Chasselay, Dijon FCO, FC Lorient, AS Saint-Etienne
Né le 6 avril 1987 à Thionville (57)
1m80-75 kg
Milieu de terrain
Parcours : O Saint-Genis Laval, US Millery-Vourles, MDA Chasselay, Dijon FCO, FC Lorient, AS Saint-Etienne
Avec l'US Millery-Vourles, finaliste de la coupe du Rhône 2009
Avec MDA Chasselay, en CFA2 la saison suivante (2009-2010)